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RECHERCHES SUR MOUÈRE.
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voir mis au monde cet inimitable génie Dans le peu de livres qu'elle possède, se trouvent la Vie des hommes illustres et la Bible; on verra chez Molière deux exemplaires de Plutarque, Tun à Paris, l'autre à Auteuil, et une Bible ; ces livres lui venaient-ils de sa mère ? c'est ce qu'il est impossible d'affirmer ; mais il est incontestable que, tout enfant, il les eut sous les yeux, et lors môme qu'on ne voudrait voir dans cette Vie des hommes illustres qu'un « Plutarque à mettre les rabats » de Jean Poquelin, ce fait n'en est pas moins remarquable et significatif. Les époux Poquelin occupaient dans la maison de la rue Saint-Honoré, une boutique avec salle à la suite servant de cuisine et probablement de salle à manger, et au-dessus de cette salle une soupente ; entre le rez-de-chaussée et le premier étage se trouvait une sorte d'entresol dans lequel étaient la chambre à coucher et un cabinet ; le premier étage était transformé en magasin. Lachambre au-dessus de la boutique et qui a vue sur la rue Saint-Honoré est évidemment celle des époux Poquelin, celle où a dû naître Molière. Si Ton veut se figurer l'aspect de cette chambre et se former une idée de ceux qui l'habitaient, il faut, après une visite aux musées de Cluny et du Louyre (collection Sauvageot), et après avoir feuilleté l'oeuvre d'Abraham Bosse, relire l'inventaire de Marie Cressé. On distingue alors de chaque côté de la cheminée, garnie de ses grands chenets en cuivre jaune, deux petits siéges analogues à ceux que nous nommons Causeuses et que les bonnes bourgeoises du dix-septième siècle appelaient des Caquetoires; ils sont un peu usés et l'on a dû s'y asseoir souvent auprès du feu pour caqueter à son aise, comme dit Furetière. Au milieu de la chambre est « une grande table à sept colonnes, de bois de noyer, fermant par les deux bouts, garnie de son tapis vert à rosette de Tournay. » Le centre d'un panneau est occupé par un de ces meubles en forme de buffet, si recherchés aujourd'hui, dans lesquels on renfermait les objets les plus précieux et qu'on désignait sous le nom de Cabinet; celui de Marie Cressé est en bois de noyer marbré, à quatre portes ou guichets fermant à clef et « garni par dedans de satin de
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